Europe : le dynamisme du marché des mobilités partagées

Europe : le dynamisme du marché des mobilités partagées

D’après le dernier baromètre de la start-up Fluctuo, spécialisée dans les données sur les mobilités partagées (trottinettes, vélos, scooters, voitures etc), dans laquelle la SNCF est entrée au capital en janvier 2022, ce marché est orienté à la hausse. En Europe, l’enjeu est à la fois sociétal et économique, il permet d’engager la collectivité dans une nouvelle ère des mobilités plus efficace, plus propre et plus accessible.

Fin 2022, dans la centaine de villes en Europe étudiées par la jeune entreprise française Fluctuo, créée en mars 2019 à Paris, quelque 850 000 véhicules partagés (tous modèles confondus) circulaient dans les rues fin 2022. Ce chiffre est en progression de 45 % par rapport à fin 2021. Les véhicules en question ont effectué sur cette période un total de 550 millions de trajets, générant un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros.

« EN 2022, PAS MOINS DE 200 NOUVELLES SOLUTIONS DE MOBILITÉS PARTAGÉES SONT ENTRÉES EN SERVICE EN EUROPE, SIGNE DU DYNAMISME DE CE SECTEUR »

Les perspectives de ces nouvelles solutions de déplacement, très liées à la réduction des embouteillages, de la pollution et de la toute-puissance de la voiture particulière, sont « prometteuses », comme l’indique justement l’Arval Mobility Observatory sur son site web.

Fluctuo rappelle à ce titre qu’au cours de l’année dernière, pas moins de 200 nouvelles solutions de mobilités partagées sont entrées en service en Europe, signe du dynamisme de ce secteur. Ce qui porte à plus de 750 leur nombre total (vélos en libre-service avec ou sans station, trottinettes et scooters électriques, autopartage avec ou sans station) dans les 100 villes étudiées. 

En France, l’enquête du baromètre a porté sur un panel de huit villes, totalisant 42 services de mobilités partagées. L’arrêt programmé des trottinettes en libre-service dans la capitale, à compter de septembre prochain, après la consultation des Parisiens le 2 avril, ne doit pas masquer la bonne santé du secteur. 

C’est surtout le vélo qui remporte les suffrages des usagers. Selon Fluctuo, qui consulte en temps réel les applications de free-floating pour en tirer des informations via des techniques de scrapping (extraction automatique de données), l’usage des flottes de vélos en libre-service a progressé de plus de 118 % en un an dans les villes étudiées, alors que le nombre de stations est resté stable. Leurs résultats ont été particulièrement positifs en France (avec Vélib à Paris), en Espagne (Bicing à Barcelone) ou encore en Grande-Bretagne (Santander Cycles à Londres). 

De leur côté, les trottinettes ont connu un succès croissant dans un grand nombre de villes, atteignant jusqu’à 600 000 unités. Dans le même temps, ce mode de déplacement a également suscité le refus de plusieurs pays. Par exemple, l’américain Bird a ainsi dû quitter les marchés allemand, norvégien ou encore suédois.

La vie des opérateurs de mobilités partagées n’est d’ailleurs pas un long fleuve tranquille. Fluctuo rappelle d’ailleurs que l’avenir de cette jeune filière industrielle et de services reste incertain.

En effet, sous le triple impact de la crise sanitaire, de l’invasion en Ukraine et de la crise économique qui a en découlé, les appels aux marchés financiers sont plus difficiles et les levées de fonds sont souvent inférieures aux objectifs initiaux. En 2022, près de 93 services ont d’ailleurs été interrompus ou arrêtés, à l’image de l’opérateur d’autopartage Shaary installé à Marseille, Nice ou Strasbourg, qui n’a pas pu boucler sa dernière levée de fonds.

Le covoiturage en complément des transports en communs

Pour l’autopartage en zones urbaines, les services dits « en boucles » commencent à atteindre l’équilibre, souvent avec l’appui de subventions publiques. « Les systèmes en free floating n’ont pas trouvé leurs modèles économiques à ce jour », précise France Mobilités qui vise à moderniser le cadre législatif de la mobilité, et s’ancre dans les actions en faveur de l’innovation portées par le Gouvernement.

L’autopartage entre particuliers, avec le service de Drivy, se déploie, seulement il est encore trop tôt pour savoir s’il trouvera son modèle économique. L’intérêt de ce service, ajoute France Mobilités, c’est qu’il se déploie dans toutes les zones, en particuliers peu denses.

Enfin, l’autopartage entre entreprises, qui consiste essentiellement dans la mutualisation de flottes d’entreprises, est une solution émergente (ex : Ubeeqo, bemobi,  Mobility Tech Green…) qui pourrait s’amplifier.

Pour le vélo libre service, les services portés par les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) coûtent aux environs de 2000 euros/vélo/an en fonds publics. Les services portés par le secteur privé cherchent leur modèle économique. Il est encore trop tôt pour se prononcer, mais la route est semée d’embuches au sein même de zones denses comme les grandes agglomérations.

Le point d’attention est le covoiturage qui mérite une analyse spécifique. En Europe, dans les agglomérations, le nombre de passagers par voiture aux heures de pointes est d’à peine plus que 1 personne, rappelle France Mobilités.

Les réserves de capacité de la voiture sont donc très importantes, le potentiel de covoiturage est estimé à 15% des déplacements soit 4 fois la pratique actuelle (rapport CGEDD 2015). C’est donc tout naturellement que les AOM cherchent à développer cette solution.

En France, l’État et les collectivités s’engagent d’ailleurs via une charte, « dans une démarche pro-active », en vue de favoriser l’essor du covoiturage : « Cet acte volontaire vise à considérer le covoiturage comme une solution de mobilité alternative à la voiture individuelle et complémentaire des transports en communs classiques, dans toutes leurs actions publiques en matière de mobilité ».

Cette mesure s’ajoute au « Plan vélo et marche 2023/2027» qui vient de bénéficier, début mai, d’une enveloppe de 2 milliards d’euros. L’objectif est de former au vélo dès le plus jeune âge, de faire de la bicyclette une alternative réelle au transport en commun et enfin de développer en France une filière économique et industrielle du vélo.

Auteur

didier rougeyron journaliste movin'on

Didier ROUGEYRON

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