Si la décarbonation du transport de marchandises est une urgence, alors une question cruciale se pose : dans le public comme dans le privé, quelle(s) énergie(s) appliquer pour quel(s) usage(s) ?

La révolution énergétique transforme en profondeur les modèles économiques des hubs multimodaux, qui doivent gérer une offre énergétique diversifiée. Les investissements dans les infrastructures énergétiques ont un impact à long terme. Nos actions doivent considérer le ROI des infrastructures et les synergies entre les différentes mobilités, en priorisant l’adaptabilité technologique pour garantir cohérence, rentabilité et efficacité énergétique.

Plus sûr ou plus green ?
Le marché automobile européen est actuellement soumis à deux tendances contradictoires avec les enjeux d’une mobilité décarbonée. D’un côté, une politique de sécurité visant à atteindre zéro mort sur la route, impliquant un alourdissement des équipements. De l’autre, un objectif de transition vers le tout électrique d’ici 2035, renforçant structurellement ce phénomène.

Comment concilier écologie, économie et mobilité pour tous, sur tous les territoires ?
Les innovations technologiques ont un rôle à jouer : le potentiel de l’automatisation et de la connectivité croissantes des véhicules doit servir l’intérêt général et apporter des solutions concrètes pour une mobilité plus durable et inclusive. La navette automatisée partagée, un transport en commun, électrique et sans conducteur, en est un bon exemple : 3 Français sur 4* estiment qu’elle offrira de nouvelles dessertes, des dessertes renforcées (la nuit, à des horaires décalés…), pour se rendre à un rendez-vous médical, au travail, sur le lieu d’étude, de loisirs ou pour faire ses courses.

*Baromètre Macif-Védécom 2024 “Les Français et le véhicule automatisé”

Comment intensifier les connexions des chemins de fer, des voies navigables, des routes maritimes et terrestres aux centres-villes, ports, aéroports et terminaux dans toute l’Europe ?

La coalition à impact Movin’On œuvre et contribue à la cohérence et l’efficacité d’un grand réseau de transports intermodal à l’échelle de notre continent. De par leur potentiel de gain CO2, les reports modaux sont cruciaux pour les stratégies de décarbonation et de lutte contre le changement climatique :

• Fret : Le transfert du fret routier au fret ferroviaire peut réduire les émissions de CO2 d’environ 75 % par tonne-kilomètre. Dans les régions où l’électricité provient principalement de sources renouvelables ou faibles en carbone (comme l’hydroélectricité, le nucléaire, l’éolien ou le solaire), les émissions de CO2 associées au transport ferroviaire sont encore plus faibles*.

• Passagers : Le transfert des passagers de la voiture ou de l’avion vers le train peut réduire les émissions de CO2 d’environ 50 à 90 % par passager-kilomètre, selon le mode de transport initial et le type de train utilisé*.

*International Transport Forum : www.itf-oecd.org

Et si la maîtrise des nouvelles technologies et modèles économiques comme la circularité représentait de nouvelles opportunités pour l’Europe ?

Une meilleure adaptabilité professionnelle aux industries de l’avenir.

Le défi est d’assurer la disponibilité des compétences au bon moment et au bon endroit en synchronisant l’éducation, la formation professionnelle et les besoins du marché du travail à l’échelle européenne.

Comment y parvenir ?

– En développant de nouvelles compétences via la formation.

– En soutenant la transformation des secteurs économiques concernés.

– En impliquant les acteurs privés et publics, notamment dans l’éducation.

Comment donner un nouveau statut aux déchets pour accélérer leur traitement au niveau européen ?

Aujourd’hui, le recyclage des voitures est assuré à près de 95 %. 85 % en réalité si l’on y soustrait les 10 % liés à leur « valorisation » (énergie récupérée en brûlant des pièces). Parmi les 85 % de matériaux recyclés ou réutilisés, beaucoup subissent un « downcycling » (recyclage pour des usages de moindre qualité).

L’émergence de la voiture électrique réduit « mécaniquement » la part de la phase d’usage dans le bilan carbone sur le cycle de vie du véhicule, puisque le véhicule ne consomme plus de carburant fossile. Le recyclage du véhicule contribue donc de manière plus importante au bilan de ce véhicule, et apporte de nouvelles perspectives pour transformer le recyclage, jusque-là « artisanal et local », en une véritable industrie européenne.