Qui proposera à ses voyageurs le train le plus rapide du monde ?

Qui proposera à ses voyageurs le train le plus rapide du monde ?

La Chine vient de présenter un prototype de train à sustentation magnétique, qui est capable d’atteindre une vitesse record de plus de 620 km/h. Ce système de transport en commun plus écologique, plus performant et plus sûr est déjà présent en Chine et au Japon. L’Allemagne a annoncé son intention d’expérimenter ces trains prometteurs tandis que l’Hyperloop est à l’arrêt. Un obstacle de taille reste toutefois le financement du programme.

qui
Les trains à sustentation magnétique: une solution prometteuse mais coûteuse pour le transport ferroviaire du futur Crédit : CRRC Corporation Limited

Lors de récents tests réalisés par la Société chinoise des sciences et de l’industrie aérospatiales (CASIC), un prototype de train à sustentation magnétique chinois a atteint ou dépassé les 620 km/h établissant ainsi un nouveau record de vitesse, d’après le South China Morning Post, en date du 2 février. Cette performance a été réalisée sur une ligne d’essai de 2km, située à Datong (province du Shanxi, dans le nord du pays). La CASIC assure que ces nouveaux résultats ont dépassé les précédents records établis. Est-ce l’aube d’une révolution dans le transport ferroviaire ? Il est sûr  qu’à cette vitesse de pointe, en mesure de rivaliser avec celle des avions commerciaux, l’avenir des trains à sustentation magnétique semble extrêmement prometteur.

La Chine change de braquet

Il est clair que le concept, désigné sous l’acronyme Maglev (Magnetic Levitation), représente une avancée majeure dans le domaine du transport ferroviaire. Le « Maglev » n’est jamais en contact avec les rails mais suspendu à quelques centimètres au-dessus, d’où le terme de “train flottant”, en quelque sorte mi-train, mi-avion… L’absence de friction avec les voies réduit de fait les nuisances sonores et augmente sensiblement la vitesse du train. Ce bénéfice a déjà été observé dans les pays où la technologie est implantée, comme en Chine où les projets de trains à sustentation magnétique sont en capacité d’atteindre jusqu’à 600 km/h, selon le site Futura.

Le principe fondamental repose sur l’utilisation de champs magnétiques puissants pour soulever et propulser les trains à hautes vitesses. Une ligne à lévitation magnétique utilise d’autre part des tubes ou des tunnels évacués afin de contenir l’installation. La sustentation électromagnétique (EMS) proprement dite requiert des électroaimants situés sur les rails, ceux-ci interagissent avec des aimants placés sur le train.  

Dans le cas de la sustentation électrodynamique (EDS), les trains sont munis d’aimants supraconducteurs qui génèrent des champs magnétiques de grande intensité. Ceux-ci interagissent avec les bobines conductrices situées le long de la voie, créant une force de répulsion qui soulève le train.

 « LA CAPACITÉ DES TRAINS À SUSTENTATION MAGNÉTIQUE À COMBINER VITESSE, EFFICACITÉ ET DURABILITÉ EN FAIT UNE SOLUTION PROMETTEUSE POUR LE TRANSPORT DU FUTUR »

La différence majeure entre EMS et EDS est en somme dans leur manière de produire la levée. L’EMS nécessite une alimentation électrique continue pour maintenir la lévitation, tandis que l’EDS exploite des propriétés supraconductrices, nécessitant une température très basse mais offrant une stabilité accrue.

Efficacité Énergétique

Les trains à sustentation magnétique présentent plusieurs avantages significatifs, en dehors de leur grande vélocité, par rapport à des trains conventionnels. En la quasi absence de frottement du véhicule sur les rails, la consommation se trouve réduite pour des distances longues et cela signifie donc une plus grande efficacité énergétique. En outre, l’absence de contact entre le train et les rails diminue l’usure des matériels et ainsi réduit les besoins en maintenance et autres coûts associés.

La capacité des trains à sustentation magnétique à combiner vitesse, efficacité et durabilité pourrait transformer notre manière de voyager dans les décennies à venir. Les partisans de cette technologie vantent d’autre part ses atouts sécuritaires et les avantages économiques à l’usage. Du reste, les différents essais conduits ces dernières années ont contribué à valider un certain nombre de jalons clés. En octobre 2023, un test effectué grâce à la technologie de lévitation magnétique supraconductrice à haute température, avait permis à un train qui se déplaçait sur une piste d’atteindre une vitesse de 623 km/h.

Toutefois, l’obstacle majeur réside dans le coût élevé de construction et de maintenance de ces systèmes pas forcément compatibles avec les infrastructures ferroviaires existantes. Les voies spéciales et les installations de maintenance sont ainsi coûteuses à construire et à entretenir. Et pour commencer comment financer ces projets ambitieux?

Des développements dans plusieurs pays

Différents pays sont engagés dans le développement de la technologie Maglev, comme au Japon avec le Chuo Shinkansen qui pourrait réduire drastiquement le temps de trajet entre Tokyo et Nagoya à partir de 2027. Sauf que la construction de la ligne finale jusqu’à Osaka nécessiterait un investissement de 70 milliards de dollars. En Chine, le Shanghai Maglev, déjà en service, a fait la démonstration de sa fiabilité. Le géant asiatique, au même titre que le Japon, a fortement investi dans ce système.

En revanche, Hyperloop, le “mode de transport du futur” américain tant vanté par le milliardaire Elon Musk, promettant d’atteindre plus de 1 000 km/h et de relier Los Angeles à San Francisco en une demi-heure, semble à l’arrêt. Derniers épisodes : Hyperloop One a récemment mis la clef sous la porte, selon l’agence Bloomberg, tandis que son concurrent Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT), une autre compagnie californienne a finalement abandonné son projet d’essais près de Toulouse. D’après larevuedestransitions.fr, l’Hyperloop repose sur un modèle économique basé sur un réseau de start-up indépendantes et est considéré comme trop coûteux, trop ambitieux et trop complexe.

Au Canada, TransPod planche également depuis plusieurs années sur une ligne de transport de passagers et de fret léger de 300 km entre Calgary et Edmonton, dans l’ouest du pays. Un projet évalué à près de 18 milliards de dollars américains que Sébastien Gendron, cofondateur et PDG de TransPod, espère voir se concrétiser « avant 2035 ».

En Allemagne, la CDU (Union chrétienne-démocrate) principal parti de la coalition au pouvoir dans la capitale allemande, a annoncé son intention d’expérimenter les trains Maglev. Mais le projet ne suscite guère l’enthousiasme des associations de citoyens et des experts. “Nous disposons déjà de très bons moyens de transport qui charrient très efficacement les personnes et les marchandises d’un point A à un point B”, a confié à Radio Berlin Brandenburg, Andreas Knis, chercheur à l’institut de recherche des sciences sociales de Berlin.

L’avenir des trains Maglev semble pourtant en bonne voie, avec des développements continus dans plusieurs pays et une recherche incessante pour améliorer cette technologie tout en contenant les coûts globaux à des niveaux supportables. Leur succès dépendra finalement de l’équilibre entre innovation technologique, viabilité économique et adoption par les décideurs politiques et par le public. À quel horizon ?

Rick Geddes, expert des politiques d’infrastructures à la Cornell University dans l’État de New York (États-Unis), pense que « le développement de l’hyperloop se fera très lentement et à petits pas. Il faudra des années avant d’avoir une route viable ».

Toute l’actualité de Movin’On
dans votre boîte mail

Auteur

Didier Rougeyron

Didier ROUGEYRON

Partager

Tweets de @movinonconnect

New look, new #OverstockCrazyGoodDeals!

We’re giving away $200 #Overstock gift cards every day 3/30 - 4/5 ONLY here on X 🤑. Tap below and post to see if you’re a winner. 👇

18+/NoPurchNec/USonly/Subj to verification/rules

Voir plus

L’actualité de la mobilité durable

Découvrez les dernières tendances, des analyses thématiques et nos prochains rendez-vous