Michelin se dirige vers la production de pneus biosourcés

Michelin se dirige vers la production de pneus biosourcés

Michelin, IFPEN et Axens ont inauguré le 19 janvier à Bassens le premier démonstrateur industriel de production de butadiène biosourcé en France. Concrètement, le géant français pourra bientôt remplacer le butadiène pétro-sourcé qui sert à fabriquer ses caoutchoucs synthétiques par de l’éthanol. Cette avancée constitue une formidable opportunité pour contribuer à l’atteinte de ses objectifs d’intégration de 100% de matériaux renouvelables ou recyclés dans ses pneus à horizon 2050.

L’inauguration du démonstrateur de Bassens marque une avancée significative vers une industrie plus durable Crédit infographie : Michelin

Michelin vient d’ouvrir le premier démonstrateur industriel dans le cadre du projet BioButterfly, sur son site de Bassens près de Bordeaux. Son rôle est de « valider la chaîne complète des étapes du procédé de fabrication de butadiène bio-sourcé ». Concrètement, l’objectif est de développer et commercialiser un procédé de production de butadiène « à partir d’éthanol extrait de la biomasse (végétaux) », en remplacement de celui qui est issu de matière première fossile.

« LA PRISE EN COMPTE DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DE SES ACTIVITÉS EST DANS L’ADN DU GROUPE MICHELIN, PRÉCURSEUR ET LEADER DE LA MOBILITÉ DURABLE »

« Pour Michelin, qui utilise actuellement du butadiène pétro-sourcé pour fabriquer ses caoutchoucs synthétiques, cette avancée constitue une formidable opportunité afin de contribuer à l’atteinte de ses objectifs d’intégration de 100% de matériaux renouvelables ou recyclés dans ses pneus à l’horizon 2050 », explique Eric-Philippe Vinesse, directeur recherche et développement, et membre du Comité Exécutif du Groupe. Le secteur de l’industrie pneumatique est actuellement en pleine mutation et Michelin se positionne en leader de cette révolution verte avec son projet BioButterfly. « Heureusement, nous pouvons compter sur deux atouts majeurs. Le premier est notre expertise et nos capacités de R&D, le second est notre capacité à faire équipe avec des partenaires experts dans leurs propres domaines techniques». C’est la raison d’être du projet BioButterfly qui représente une avancée significative dans la production de pneus, puisqu’il élimine le besoin de pétrole, un composant habituellement « crucial » dans la fabrication des pneumatiques. “Il s’agit également pour le Groupe de faire émerger une filière de production de butadiène renouvelable afin d’être aligné avec les ambitions fortes de Michelin en matière de circularité et de matériaux renouvelables ou recyclés », précise Eric-Philippe Vinesse. « La prise en compte de l’impact environnemental de ses activités est dans l’ADN du groupe Michelin, précurseur et leader de la mobilité durable », confirme Florent Menegaux, Président de Michelin.

« Ce démonstrateur marque une étape importante vers l’industrialisation du procédé de production de butadiène biosourcé après plus de 10 ans de travaux de recherche et innovation conduits avec nos partenaires. Notre engagement dans BioButterfly illustre notre volonté de répondre aux attentes des industriels et de la société dans le domaine de la chimie du végétal », a déclaré Catherine Rivière, Directrice générale adjointe à IFP Energies nouvelles.

Un intermédiaire chimique majeur

Le butadiène, jusqu’à présent intégralement extrait du pétrole, est un gaz incolore d’odeur légèrement aromatique (semblable à celle de l’essence automobile) et potentiellement polluant. Plus de 12 millions de tonnes de butadiène sont consommées à travers le monde chaque année, toutes industries confondues, dont environ 40% dans la production des élastomères destinés au marché des pneumatiques. Les 60 % complémentaires sont essentiellement utilisés dans la production de vernis, résines, plastiques type ABS, nylon pour des applications dans l’automobile, le textile, ou encore la construction. Ces applications sont autant de débouchés complémentaires potentiels pour le butadiène biosourcé. 


C’est une matière première clé pour la production de caoutchoucs synthétiques parce qu’elle offre une grande résistance à l’abrasion et au vieillissement. Afin de changer le processus de fabrication en vue de supprimer le pétrole, Michelin utilise des déchets agricoles (comme le maïs, les betteraves) ou issus de biomasse de bois. Autrement dit, le butadiène bio-sourcé pourrait constituer « un intermédiaire chimique majeur » dans la fabrication des pneumatiques sans pétrole. Et dans ce secteur en pleine mutation, Michelin avec son projet BioButterfly, se positionne naturellement comme leader de cette « révolution verte ». Car « que se passerait-il si nous pouvions produire en masse du butadiène à partir de déchets végétaux, contribuant ainsi à servir une industrie plus durable ? », interroge  Eric-Philippe Vinesse.

Des déchets agricoles pour remplacer le pétrole

Avec l’inauguration de ce premier démonstrateur industriel en France, démarré en juillet 2023, le projet BioButterfly franchit donc une étape importante vers la mise en place d’une filière industrielle française d’élastomère synthétique biosourcé, au service d’une industrie plus durable. En prouvant sa viabilité technologique et économique avec une capacité de production comprise entre 20 et 30 tonnes/an, l’équipement devrait permettre une transposition industrielle rapide.

Ce projet ambitieux, initié dès 2013, réunit trois partenaires d’envergure internationale, impatients de contribuer au développement d’une chaîne de production de butadiène renouvelable : Michelin, IFP Energies Nouvelles et Axans, groupe qui propose des solutions pour la conversion du pétrole et de la biomasse en carburants plus propres. L’Ademe (Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), la région Nouvelle Aquitaine et la communauté urbaine de Bordeaux y ont contribué à hauteur de 14,7 millions d’euros. Le projet représente un investissement global de plus de 80 millions d’euros.

Désormais, Michelin s’engage avec ses partenaires afin de construire de nouveaux écosystèmes vertueux et de mettre en synergie les différents acteurs de la chaine de valeur pour opérer, financer et valoriser cette production de butadiène renouvelable. Ces écosystèmes permettront, à terme, la construction de plusieurs usines dans le monde pour alimenter une demande de plus en plus forte en produits finis biosourcés et durables.

Déjà, dans le secteur des pneumatiques, les débouchés sont, sans aucun doute, assurés. 

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Auteur

Didier Rougeyron

Didier ROUGEYRON

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