France: L’autosolisme en (trop) légère baisse

France: L’autosolisme en (trop) légère baisse

Huit conducteurs sur dix se déplacent encore seuls à bord de leur véhicule: c’est le constat dressé par Vinci Autoroutes à l’occasion de la publication de la 4ème édition du baromètre de l’autosolisme qui mesure depuis 2022 le taux d’occupation des véhicules empruntant l’autoroute aux abords de 10 métropoles françaises.

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La tendance est lourde dans un contexte d’inflation, alors que la pratique du partage de véhicule allège à la fois la facture d’essence et les émissions de polluants - Crédit photo : Didier Rougeyron

Du 31 mai au 18 juin 2023, Vinci Autoroutes et Cyclope.ai ont analysé pour la 4ème fois le trafic aux abords de 10 métropoles afin de déterminer le nombre de conducteur voyageant seul à bord de leur véhicule. Au total, plus de 500 000 véhicules ont ainsi été observés grâce aux outils de l’intelligence artificielle, afin d’évaluer le taux d’autosolisme quotidien sur les axes très empruntés et alimenter les réflexions pour promouvoir durablement les mobilités partagées, telles que le covoiturage. Mais malgré un intérêt croissant des Français pour ce dernier mode, les trajets domicile-travail s’effectuent encore très majoritairement en solitaire, alors même que les métropoles connaissent de fortes congestions aux heures de pointe.

Si le baromètre de l’autosolisme souligne une tendance encourageante dans la majorité des agglomérations étudiées, une fois encore de fortes disparités persistent.

Un taux d’autosolisme bien trop élevé pour atteindre l’objectif national

Dans le détail, les résultats de cette quatrième vague de mesures montrent que plus de huit conducteurs sur dix se déplacent encore seuls à bord de leur véhicule lors de leurs trajets domicile-travail, avec un pic d’autosolistes atteignant 87 % à 8h. En moyenne, 8,3 conducteurs sur 10 sont ainsi seuls lors de leurs trajets quotidiens (contre 8,5 à l’automne 2022), ce qui représente une moyenne de 1,26 personne par véhicule (1,24 en 2022). Un taux en légère baisse, donc, mais qui reste bien trop élevé pour atteindre l’objectif de 1,75 personne en moyenne par véhicule défini dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et qui impliquerait de multiplier par 2 le nombre de covoitureurs.
La SNBC indique également que l’augmentation du taux d’occupation des voitures devra représenter autant de réduction d’émissions de CO2 que les transports collectifs, le vélo et la marche réunis. 


Vinci souligne d’après ces observations une proportion de covoiturage plus importante le vendredi que les autres jours de la semaine : 18% des voitures étudiées transportaient ainsi plus d’une personne, contre 16% le reste de la semaine. De même, après 9h, le nombre de voitures transportant plusieurs personnes augmente. Le taux d’autosolisme descend ainsi à 78% à 10h. De façon plus générale, lorsque les déplacements sont effectués pour d’autres motifs que les trajets domicile-travail, le covoiturage est plus important.

Le covoiturage plébiscité en période d’inflation par ceux qui le pratiquent

Si on regarde la large enquête de satisfaction réalisée par Vinci Autoroutes en juin 2023, auprès des usagers des parkings de covoiturage situés sur le réseau Vinci Autoroutes (1000 répondants) ainsi qu’auprès des abonnés Ulys (21 000 répondants), 47% témoignent d’un fort intérêt pour le covoiturage. Ils sont 21% à le pratiquer et 26% se disent intéressés par la démarche.

Comment inciter davantage à la pratique ou au moins à laisser sa voiture en stationnement? Pour convaincre les habitués d’un usage individuel de la voiture d’accepter de partager leurs trajets, un plan pour redynamiser cette pratique a été présenté en décembre dernier par les ministères de la Transition écologique, de la Transition énergétique et des Transports. L’enveloppe globale du gouvernement se chiffre à 150 millions d’euros et comprend une prime de 100 euros pour les nouveaux conducteurs qui s’inscrivent sur les plateformes de covoiturage, comme BlaBlaCar par exemple.

« MALGRÉ UN INTÉRÊT CROISSANT DES FRANÇAIS POUR LE COVOITURAGE, LES TRAJETS DOMICILE-TRAVAIL S’EFFECTUENT ENCORE BEAUCOUP TROP SOUVENT EN SOLITAIRE »
Selon cette enquête, un changement de comportement pourrait être encouragé par des mesures et une offre de services adaptées. Ainsi, 23% estiment qu’ils pourraient changer d’avis grâce à des équipements dédiés au covoiturage (parkings de covoiturage, voies réservées) et 40% considèrent que la mise en place de services de mise en relation pourrait influencer leur choix. Enfin, 31% sauteraient le pas avec une politique d’incitation avec rémunération. Comment convaincre les conducteurs encore réticents, sous informés ou ceux qui n’y songent même pas? En effet, malgré les campagnes de communication, 88% des répondants intéressés par le covoiturage ne connaissent pas le Plan National du Covoiturage Quotidien (PNCQ), soit 84% chez les covoitureurs et 92% chez les répondants intéressés non pratiquants. Pour les covoitureurs, la mobilité partagée a une triple vertu : un impact positif sur l’environnement, une dimension conviviale et pratique ainsi qu’une source d’économies. En période d’inflation, ce sont d’ailleurs les motivations économiques qui prédominent : 27% des répondants citant cet aspect, un chiffre en hausse de 2% par rapport à 2021. Les motivations liées à l’écologie sont quant à elles, légèrement en baisse, passant de 28% en 2021 à 26% cette année. Le covoiturage est également privilégié pour les trajets réalisés entre le domicile et le lieu de travail.

145 parkings de covoiturage à disposition des usagers

Afin de répondre aux attentes des covoitureurs et de stimuler le déploiement de ce mode de mobilité partagée, Vinci Autoroutes déploie depuis plus de 10 ans un réseau de parkings de covoiturage proposant un lieu de rencontre à proximité d’une entrée d’autoroute pour se retrouver et prendre la route ensemble ; les covoiturés disposant de places de parking gratuites pour laisser leur voiture dans la journée. Aujourd’hui, 50 parkings de covoiturage sont mis à disposition par le gestionnaire, soit une capacité de plus de 4 000 places réparties à travers l’ensemble du réseau. Articulée aux infrastructures de covoiturage (parkings de covoiturage, parkings relais, parcs multimodaux…) gérées par les collectivités locales à proximité immédiate du réseau autoroutier du gestionnaire, cette offre globale totalise 145 infrastructures pour une capacité de près de 20 000 places de parking. Celles-ci sont mises à disposition des Français pour leur simplifier la pratique du covoiturage sur autoroute, au quotidien comme de manière occasionnelle. 
 Fort de ces résultats, Vinci Autoroutes entend reconduire régulièrement cette évaluation afin de mesurer l’évolution du taux d’autosolisme et ainsi identifier les solutions à déployer pour lutter contre ce phénomène et stimuler le développement des mobilités partagées. Cela pourrait être particulièrement efficace, notamment aux heures de pointe, là où leur impact est le plus important. On peut imaginer, par exemple, le développement de lignes de cars à haut niveau de services sur autoroute en périphérie des métropoles. 
Ou la multiplication d’infrastructures de multimodalité facilitant le covoiturage dans le cadre des trajets du quotidien. Rappelons qu’en France, la mobilité routière, qui représente l’immense majorité des déplacements, est responsable de 95 % des émissions de gaz à effet de serre des transports terrestres. Et si les autoroutes représentent 1% du réseau routier français, elles totalisent 30% des distances parcourues et 25% des émissions de CO2 de l’ensemble des transports selon l’Union Routière de France. Nul besoin d’être Prix Nobel pour comprendre que la lutte contre l’autosolisme et le développement des mobilités partagées sur la route sont essentiels pour réduire ces émissions et décarboner en profondeur le secteur des transports.
Mais, comme on peut le constater, de l‘autosolisme à l’autopartage, la route est encore longue. Même si dans le cadre de la planification écologique, qui vise à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports d’ici à 2030, le gouvernement français table sur une explosion du covoiturage. Retrouvez la synthèse du 4ème Baromètre de l’autosolisme sur le site vinci-autoroutes.com

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Didier Rougeyron

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