COP28 : vers un premier bilan mondial

COP28 : vers un premier bilan mondial

Organisée par les Émirats, la COP28, 28e Conférence sur le climat se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. Ce temps fort des négociations climatiques doit établir le premier bilan mondial des engagements (Global Stocktake) pris par les États  en 2015 lors de la COP21 à Paris.

COP28
Le sommet fait suite à une année de phénomènes météorologiques extrêmes au cours de laquelle de nombreux records climatiques ont été battus Crédit photo : Didier Rougeyron

La planète est en passe de connaître un réchauffement d’environ 2,5 °C d’ici à 2100, malgré les engagements actuels pris contre les émissions. Comment la COP28 va-t-elle contribuer à  limiter l’augmentation de la température mondiale à long terme à 1,5C ? C’était l’objectif fixé en décembre 2015, lors de lʼadoption de lʼAccord de Paris par 198 signataires (197 États et l’Union européenne).

Ce sera évidemment un des enjeux décisifs de la prochaine Conférence des Parties sur les changements climatiques qui se tiendra prochainement à Dubaï, dans les Émirats arabes unis (EAU, l’un des dix premiers pays producteurs de pétrole au monde.

Suite à cet accord de la COP21 – qui fixe des objectifs de long terme pour lʼatténuation et lʼadaptation et implique la définition de politiques nationales par les pays développés et en développement-  les objectifs nationaux de la majorité des pays parties de lʼAccord ont été révisés en 2021, en amont de la COP26. LʼUnion européenne sʼest ainsi fixé un nouvel objectif de réduction de ses émissions nettes (émissions moins absorption) dʼau moins 55 % entre 1990 et 2030 et sʼest engagée à atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050.

En Europe les émissions baissent dans tous les secteurs, sauf dans les transports

Des politiques de tarification du carbone sont mises en oeuvre en Europe et dans le monde (taxe carbone et système dʼéchange de quotas dʼémission), notamment pour réorienter les flux dʼinvestissement vers des technologies plus sobres en carbone. La France sʼest dotée dʼune stratégie nationale bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en oeuvre la transition vers une économie sobre en GES (gaz à effet de serre).

Les émissions de GES liées aux activités humaines (hors UTCATF) représentaient lʼéquivalent de 52,6 milliards de tonnes de CO2 en 2021, en hausse de 4,2 % par rapport à 2020, notamment en raison de la reprise de lʼactivité après la pandémie de Covid-19. Le CO2 dʼorigine fossile représente les deux tiers de ces émissions. Rappelons que le secteur UTCATF (Utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie) permet de rapporter les flux de CO2 entre différents réservoirs terrestres (biomasse, sols, etc.) et l’atmosphère qui ont lieu sur les surfaces gérées d’un territoire. Les méthodes de calcul de ces émissions et absorptions sont définies par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans le cadre de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC).

Les émissions mondiales ont progressé de 58 % entre 1990 et 2021, avec des évolutions contrastées selon les pays. La Chine représente plus dʼun quart des émissions, les États-Unis 11 % et lʼUnion européenne 7 %. En 2021, 3,5 Gt CO2 en équivalent de GES ont été émises sur le territoire de lʼUnion européenne (hors UTCATF), en diminution de 28,9 % par rapport à 1990. Lʼindustrie de lʼénergie est le premier secteur émetteur en Europe. Depuis les années 1990, les émissions baissent dans tous les secteurs, sauf dans les transports. 

D’après les Nations Unies, plus de 91 % des décès causés par des catastrophes liées au climat et aux conditions météorologiques au cours des 50 dernières années sont survenus dans les pays du Sud. Les données montrent que les inégalités entre les pays riches et les pays du Sud sont déjà 25 % plus importantes qu’elles ne le seraient dans un monde sans réchauffement climatique, indique oxfamfrance.org.

« L’OBJECTIF EST D’ACCÉLÉRER LA SORTIE DES ÉNERGIES FOSSILES ET ADOPTER DES OBJECTIFS MONDIAUX DE DÉPLOIEMENT D’ÉNERGIES NON FOSSILES ET D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE »

Désormais, huit ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat, la COP28 doit achever les travaux du premier bilan mondial des engagements pris par les États. Le but est de tirer les enseignements des résultats atteints afin de fixer un nouveau cap dans l’action climatique des pays et rendre possible la limitation de la hausse de température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Réduction de la part du pétrole de 50 % en 2050 ?

Des avancées sont également attendues lors de la COP28 sur un certain nombre d’enjeux. Il s’agit par exemple de définir des actions robustes et rapides pour répondre à la multiplication des aléas climatiques extrêmes, d’accroître le soutien aux pays en développement et « avancer » sur la réorientation des flux financiers. Un autre volet est de concrétiser l’accord obtenu à la COP27 visant à financer les pertes et préjudices subis par les pays vulnérables durement impactés par les catastrophes climatiques. Enfin, concernant la transition énergétique, l’objectif est d’accélérer la sortie des énergies fossiles et adopter des objectifs mondiaux de déploiement d’énergies non fossiles et d’efficacité énergétique.

Le cabinet de conseil McKinsey aide l’équipe de M. Al-Jaber à préparer le sommet en proposant des scénarios de transition énergétique, comme la réduction de la part du pétrole de 50 % en 2050. Plusieurs centaines de personnes liées aux énergies fossiles avaient assisté aux pourparlers de la COP27, en 2022, en Egypte. Comme le rapporte le site lemonde.fr, le président de la prochaine conférence climat (COP28) et directeur général de la compagnie pétrolière publique, Sultan Al-Jaber soutient que le sommet qui s’ouvre jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, ne sera pas celui des lobbys pétroliers. M. Al Jaber affirme qu’il est particulièrement bien placé pour inciter l’industrie pétrolière et gazière à agir. D’ailleurs, comme le relève le site d’information bbc.com, en tant que président de la société Masdar, spécialisée dans les énergies renouvelables, il a également supervisé l’expansion de technologies propres telles que l’énergie éolienne et solaire.

La présidence émirienne entend faire de cette COP28 la plus importante depuis Paris avec 100 000 participants attendus à Dubaï, soit plus du double de la COP27. Les deux derniers jours de la conférence seront entièrement consacrés aux négociations finales.

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Auteur

Didier Rougeyron

Didier ROUGEYRON

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