Belway : une nouvelle philosophie du transport en commun

Belway : une nouvelle philosophie du transport en commun

En combinant le transport public de masse, au moyen de navettes sans chauffeur, avec des véhicules privés et utilitaires électriques en fonctionnement automatique sur des voies dédiées, Belway propose un transport à la demande à coût optimisé. Cette solution durable et respectueuse de l’environnement pourrait participer à la densification d’un réseau pensé à l’échelle d’un territoire.

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Comment rendre le transport en commun attractif, viable et résoudre les problématiques de transition énergétique et écologique ? Crédit : Belway

Tout est parti de Villennes-sur-Seine, un bourg de 5000 habitants de la région parisienne qui bénéficie d’un atout non négligeable: sa gare SNCF en liaison directe avec la capitale. Sauf que les horaires des trajets sont une réelle contrainte : de toutes les 20 minutes aux heures de pointe, la fréquence passe à 30 minutes en journée et 1 heure le soir. En effet, les trains sont presque vides aux heures creuses et déplacer un véhicule de 60 tonnes pour  peu de personnes n’est pas rentable.

Partant de ce constat, Daniel Moulene, fondateur en 2016 de Belway, société d’études et d’ingénierie, a imaginé un transport en commun disponible en continu, sans horaire et sans attente. Mieux : une mobilité 2 à 5 fois plus rapide que l’existant, et cependant 2 à 4 fois plus sobre en énergie et en ressources, à la mise en œuvre, comme en exploitation. « Cela est rendu possible grâce aux véhicules autonomes que nous faisons circuler sur voies totalement dédiées, à bonne vitesse », ajoute Daniel Moulene qui entend ainsi répondre à la problématique de l’attractivité du transport public et de surcroit aux enjeux de transition environnementale et énergétique.

« LORSQU’IL N’Y A PAS DE PASSAGER, LA NAVETTE NE SE DÉPLACE PAS ET NE CONSOMME PAS »

Améliorer la capacité de recyclage des prochains véhicules

Désormais, MaterialLoop doit aider Audi pour la conception et la construction de futurs modèles afin d’en augmenter la recyclabilité. Ainsi, le programme « design for circularity » prévoit de dresser la sélection, la composition et la modularité des matériaux dès la fin de vie du véhicule afin de déterminer leur potentiel de réemploi.

« IL EST ESSENTIEL QUE L’UTILISATION DE MATÉRIAUX SECONDAIRES NE SOIT PAS EN CONTRADICTION AVEC DES EXIGENCES DE QUALITÉ ÉLEVÉES »

L’idée de Belway est de réaliser un transport de masse avec des navettes autonomes de 6 à 10 places assises, nombreuses aux heures de pointe et circulant à la demande en heures creuses ou zones peu denses, donc de façon plus efficiente qu’avec de gros véhicules sur rail. Les usagers choisissent leur destination grâce à une interface ergonomique, puis ils s’installent confortablement à bord des navettes qui attendent en station et partent dans les 30 secondes à 3 minutes pour un trajet direct, sans changement. La supervision technique optimise le remplissage des navettes en limitant le nombre d’arrêts et donne les instructions de départ. Sur la voie rapide, les véhicules, à batterie ou à hydrogène, roulent tous à la même vitesse, tandis que la supervision garantit la fluidité permanente du réseau.

Ainsi les navettes autonomes électriques peuvent rouler à 130 km/h en toute sécurité, à comparer à la vitesse de 25 km/h de la plupart des navettes autonomes actuelles. « Sans piéton, sans véhicule (déplacé) par un conducteur, les aléas sont maîtrisés ; cela nous permet d’atteindre 30 000 passagers à l’heure, soit l’équivalent d’une grosse ligne de métro automatique et un débit de 6 000 véhicules à l’heure, souligne Cyril Poinsot directeur général adjoint de Belway. Il s’agit d’un principe de déplacement à la demande amélioré. Lorsqu’il n’y a pas de passager, la navette ne se déplace pas et ne consomme pas, ce qui va permettre de créer le premier mode de transport à énergie positive ».

Grâce au partage des voies en mode autonome, le réseau Belway, qui pourrait être équipé de  panneaux solaires, est susceptible de s’ouvrir à d’autres types d’usages, comme le transport individuel de personnes (taxis, VTC), le transport de marchandises et la circulation des véhicules professionnels (artisans, entreprises de service…). Un même réseau est capable de desservir un centre-ville, sa périphérie voire d’autres villes, avec le même véhicule. La mise en place de frais d’accès au réseau de type péage ouvre d’autre part de nouvelles sources de revenus potentiels pour la collectivité territoriale. Il est en outre possible, d’après la société, de démarrer par un tronçon de quelques kilomètres pour répondre à un besoin précis, et de l’étendre sur l’ensemble d’un territoire.

Avec « l’évolution de l’automobile d’aujourd’hui, de nombreuses voitures électriques disposent déjà des ADAS (systèmes avancés d’aide à la conduite) suffisants pour circuler en toute autonomie sur ce type de voie : le freinage d’urgence, le suivi des lignes blanches, le régulateur de vitesse adaptatif et le stationnement automatique. Pour les rendre compatibles avec le réseau, il faut réaliser la connexion avec le superviseur, un des objectifs du projet européen », explique Daniel Moulene qui a été également le fondateur de Lumeneo, start-up conceptrice de la Smera, la seule voiture de moins de 1 mètre de large homologuée en Europe.

Le transit de masse avec des navettes autonomes

Il reste que cette solution en réseau qui représente effectivement une alternative à la voiture et libère les axes routiers et l’espace urbain, moins onéreuse que le tramway, les lignes de bus en site propre ou le train, n’est pas vraiment une nouveauté.  

L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a par exemple envisagé  d’aménager un système automatisé de cabines aériennes sur son territoire en vue des JO 2024. Développé par la start-up lyonnaise Supraways, le dispositif devait permettre aux passagers de circuler dans des cabines suspendues à une dizaine de mètres au-dessus du sol. En 2019, une étude avait même été lancée afin d’ouvrir une première ligne entre les gares de Montigny-le-Bretonneux et de Plaisir, mais en avril 2021 le projet a été abandonné pour des questions financières.

S’agissant de Belway, les infrastructures seraient de construction légère. France mobilités indique que le coût des investissements serait de 2 à 5 fois moindre que les autres systèmes sur rails, soit 2 M€/ km (voies ferrées réaménagées), 10 M€/km (voies aériennes) et 40M€/km (tunnels).

La solution appliquée, qu’elle soit terrestre, souterraine ou aérienne, aurait pour effet de réduire la congestion automobile et la saturation des transports publics aux heures de pointe, tout en évitant la circulation à vide des trains, métros et tramways en heures creuses. Elle pourrait également remplacer le train d’une petite ligne peu ou plus utilisé. On mesure l’atout que cela représente dans les zones péri-urbaines, maillon faible actuel de la mobilité, pour assurer des liaisons entre les villages ou relier un hub en périphérie des métropoles.

Suite à un dépôt de brevet dans de nombreux pays, la société se consacre depuis le début d’année 2022 à prouver l’efficacité de son concept. Une réflexion sur le sujet avec le Pôle de compétitivité européen NextMove, implanté sur les Régions Normandie et Île-de-France, a permis notamment de découvrir « Horizon Europe », programme de financement européen dédié à la recherche et à l’innovation pour la période 2021-2027.

Aujourd’hui, le consortium mené par la start-up française se compose d’universités et d’entreprises slovaques, italiennes, allemandes, roumaines et françaises. La bonne répartition des compétences entre les différentes sociétés, permet aujourd’hui à Belway d’être confiant pour sa demande de financement qui permettrait de prouver le concept numérique et physique sur une piste d’essai. Daniel Moulene ajoute : « NextMove nous a beaucoup aidé à la rédaction du dossier pour l’EIC Pathfinder- ou « Eclaireur », un des outils du Conseil européen de l’innovation (NDLR)- d’autant plus que nous faisions face à des délais extrêmement courts. L’équipe d’accompagnement de la cellule Europe du pôle connaît très bien son sujet et nous a challengé sur de nombreux points. »

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Auteur

didier rougeyron journaliste movin'on

Didier ROUGEYRON

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